Concevoir et déployer un algorithme public n’est pas une mince affaire. Entre injonction et intuition, l’opportunité de mettre en place ou non un algorithme est bien souvent au cœur des discussions.
Pour dépasser cette seule binarité, chaque équipe d’innovation publique intègre désormais une personne chargée de mission exploratoire, appelée
la Troisième Voix/Voie (abrégé troisième voix/e). Ce profil atypique a pour rôle et même obligation d’envisager toutes les pistes marginales d’alternatives plausibles, dissonantes et non-consensuelles qui peuvent exister.
La troisième voix/e est l’incarnation du désaccord avec le statu quo qui pourrait émerger des décisions de l’équipe ou être imposé de manière descendante.
Sa devise (officieuse) : « Faire ou ne pas faire, là n’est pas la question ! ».
La mission de la troisième voix/e l’amène plus particulièrement à identifier ce qui existe déjà en matière de solutions ou de détournement d’usages portés par les communautés. Le cas échéant, la troisième voix/e plaide pour en favoriser l’adoption, l’utilisation ou l’entretien par l’administration ou les usagers.
À ce titre, ce volet de son exploration consiste à valoriser les solutions qui proviennent des personnes les plus touchées ou affectées par les problèmes que l’on ambitionne de résoudre grâce à l’algorithme envisagé.
Tout un panel d’outils est mis à disposition pour enquêter, critiquer, anticiper et interpeller son équipe ou sa hiérarchie.